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A - DEVOIR  DE  MEMOIRE

 I – Histoire de l’esclavage à celle de la traite négrière.

 a- l’esclavage et l’antiquité

L’humanité a connu deux grandes périodes d’esclavage. La première fait partie de l’évolution naturelle en colimaçon de la société  et se situe entre la société primitive et l’avènement du féodalisme. Cette période a duré quelques centaines d’années, selon Friedrich Engels, philosophe et économiste allemand, ami de Karl Marx dans  « origine de la famille ».

Si dans la Rome antique les maîtres romains avaient droit de vie et de mort sur leurs esclaves, dans la Grèce antique par contre, les esclaves étaient traités un peu « humainement » à quelques exceptions près.

On devenait esclave dès lors qu’on ne pouvait plus payer ses dettes à l’usurier ou à son propriétaire terrien. Le créancier pouvait confisquer non pas les biens du débiteur (qui ne possédait rien ), mais la personne même du débiteur y compris sa femmes et ses enfants selon l’importance de la dette. Il les revendait à des marchands d’esclaves pour se rembourser.

Les esclaves étaient des blancs et leurs nombre ne cessait d’augmenter avec les guerres de territoire dont résultaient  des prisonniers. Les peuples dits « barbares » qui ne parlaient pas la langue du conquérant tombaient également sous le coup de l’esclavage lorsqu’ils étaient vaincus.

Tandis que  la tendance répandue alors était de tuer les prisonniers de guerre, les Egyptiens, les Grecs et les Romains préféraient les garder vivants pour exécuter les grands travaux d’architecture que nous connaissons aujourd’hui. Les pyramides des Pharaons par exemple.

Leur utilité reconnue partout dans les pays européens,  fera qu’ils seront mis à profit au péril de leur vie  pour  ériger les musées, les cathédrales, les châteaux et autres grands monuments historiques.

L’étape bourgeoise de la société évoluant en colimaçon avait remplacé le  féodalisme à son crépuscule  sans que l’esclavagisme persistante ne s’éteigne pour autant..

 Le développement économique concomitant à cette étape générait des besoins de plus en plus accrus en mains d’œuvre pour  l’Europe. Cette situation  va conduire les caravaniers arabes, marchands d’esclaves à aller chercher la « marchandise » dans les pays d’Afrique, au sud du Sahara. Pendant plus de 400 ans,  du XI au XIV ème siécle  ces caravaniers vont troquer les noirs africains contre du sel  en guise de monnaie. Mais déjà depuis le Ier siècle, les petits voiliers d’Arabie et d’Inde appelés « boutres » pratiquaient le commerce de l’ivoire et des Noirs. Et si au VI éme siècle, on pouvait noter un trafic de Noirs vers Rome, Athènes Bagdad et Téhéran, ces mouvements restaient cependant sans grande influence.

 Dans les pays africains aussi, la société suivait le même schéma de développement, mais n’en était  qu’au début de l’esclavagisme. On devenait esclave dès lors qu’on était dans l’incapacité de régler ses dettes à l’usurier ou au créancier. Ou encore si  on avait volé, tué, ou même croisé par malheur le roi au cours de ses sorties.

 Puis cette étape évoluant, les guerres de territoires faisaient de plus en plus de prisonniers qu’on tuait au début mais dont on finit par comprendre l’utilité pour la construction des palais royaux (comme à Abomey au Dahomey) ou des forts (comme chez les Dogons du Mali).

« Nous savons déjà que tout débiteur insolvable est passible de réduction à l’esclavage ainsi que toute sa famille selon le montant de la dette … »ont repris les chercheurs du parti Communiste du Bénin dans leur document intitulé « Les réalités économiques et sociales au Dahomey » à la page 244 en citant le père LABAT ( en 1725.)

 L’esclavage, ainsi que la vente des esclaves existaient  donc déjà partout dans le monde, aussi bien en Europe, qu’en Asie et en Afrique. C’est ce qui explique la présence des hommes noirs  dans les cours royales d’Europe où parfois castrés et devenus des eunuques ils avaient la garde des reines et des courtisanes. Ou encore figuraient parmi les illustres gladiateurs de Rome.

Avec la révolution industrielle,  les besoins  de matières premières pour faire tourner les machines vont pousser les européens à la conquête de nouveaux territoires par delà les mers et les océans. La découverte de l’Afrique par les Portugais et les Espagnols, puis celle de l’Amérique par Christophe Colomb va permettre de satisfaire les besoins en main d’œuvre en réduisant tout simplement les populations rencontrées en esclavage grâce à la supériorité de leurs armes à feu contre les flèches des autochtones.