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B- Psychologie de l’effacement

1 -  Quelques notions scientifiques.

 Depuis plusieurs siècles la notion de race est évoquée sous forme plurielle. On parle facilement de la « race noire » et de la « race blanche ».

Le hasard a voulu que le développement économique notamment des sociétés européennes soit en avance de plus de deux cents ans sur celui des pays africains et américains rencontrés lors de leurs explorations  au milieu du XV éme siècle.

 D’avoir atteint le monothéisme sur le plan religieux et d’avoir déjà su fabriquer des navires et des armes à feu, a pu faire croire aux explorateurs que c’est la couleur blanche de leur peau qui en était à la base. Du coup, associant la couleur de peau au niveau d’évolution des populations découvertes, ils en ont déduit que forcément les populations à peau mate (les Arabes), jaune ( les Asiatiques), rouge (les Indiens ), et noire ( les Africains) étaient inférieures à eux autres, hommes à la  peau blanche.

Les travaux des chercheurs allemands (STRASBURGER) ont décrit les CHROMOSOMES pour la  première fois en 1875. Et, depuis, les recherches ont montré que l’homme possède 23 paires de Chromosomes soit 46 au total, qu’il soit Blanc ou Noir.

Les découvertes plus approfondies ont prouvé depuis ce temps que l’espèce humaine possède un patrimoine génétique unique qui le distingue des autres espèces animal et végétal notamment. son ADN (Acide Désoxyribonucléique,et son ARN ( Acide Ribonucléique)

Il  existe donc  une et une seule race humaine et l’Homo Sapiens est un et un seul.

Et jusqu’à nouvel ordre, Blancs et Noirs appartiennent à la même race.

 2 - Le Racisme

 Le racisme est donc le refus de reconnaître l’existence de l’autre qu’on décrète inférieur à soi. Cette notion ne repose sur aucune donnée scientifique ni génétique.

Seule la mélanine permet de faire la différenciation entre Noir et Blanc. En effet, la mélanine est un pigment brun foncé qui donne la coloration normale (pigmentation) à la peau, aux cheveux et à l’iris (des yeux).(Petit Robert)

Elle est simplement très abondante chez les individus à peau noire.

Son absence congénitale entraîne l’albinisme. Les albinos se trouvent par conséquent dépourvus de la pigmentation de la peau. Et cette dépigmentation peut se produire aussi bien chez certains Noirs que chez certains Blancs.

La présence pathologique de la mélanine provoque le cancer de la peau qu’on appelle Mélanome qui peut  apparaître aussi bien chez les Blancs que chez les noirs.

3 - La notion d’intelligence

 La notion d’intelligence est une notion tout à fait relative. Elle n’est pas liée à la couleur de la peau. Tous les êtres humains naissent intelligents. Ce qui les différencie par la suite est essentiellement l’environnement au sein duquel ils vont grandir et évoluer, ainsi que les conditions de vie qu’on leur offrira pour développer leur intelligence.

Quelques exemples

 Le Général Toussaint LOUVERTURE né à Haïti d’un père esclave venu du Dahomey (Bénin) qui a pu mettre en déroute les armées de la couronne britannique  et du puissant Bonaparte Napoléon invincible pendant ses guerres en Europe.

S’il n ‘avait pas pu faire des études, jamais il ne serait parvenu à mettre en évidence cette performance  de génie militaire qui sommeillait en lui.

 Le Président Nelson MANDELA était un avocat avant son arrestation. Il  est sorti de prison et est devenu le premier président noir de l’Afrique du Sud. S’il avait végété dans les ghettos de  Sowéto, il n’aurait sûrement jamais pu parvenir à ce sommet.

 Passons à présent à ceux que nous connaissons moins bien pour avoir entendu rarement ou presque pas parler d’eux.

Le chevalier de Saint Georges. Nous allons tout simplement reprendre sa biographie présentée par l’écrivain Alain GUEDE dans son livre intitulé « Monsieur de Saint Georges, Le Nègre des Lumières ».

Enfant mulâtre né en 1739 d’une esclave d’origine sénégalaise et d’un père planteur noble d’origine picarde Guillaume Pierre Tavernier de Boulogne, le chevalier…..aux multiples talents : escrimeur, danseur,  violoniste et compositeur….En 1775, l’Almanach musical qualifiait sa formation de « meilleur orchestre pour les symphonies qu’il y ait à Paris, et peut-être dans l’Europe »… Nommé directeur  de l’Opéra Royal par Louis XVI…

Lorsque la révolution éclata en 1789, il s’y engagea et remporta de nombreuses victoires. Mais la révolution échoua et il retourna à la musique. Il mourra en 1799 à l’âge de 60 ans.

Napoléon en rétablissant l’esclavage, fit brûler ses œuvres de création musicale comparées à celles de Mozart …Afin dit-il qu’on ne puisse un jour imaginer que le cerveau d’un Noir ait des capacités comparables  à celles du cerveau d’un blanc….

Un autre exemple est celui de James Robinson Johnston. Métis né en 1876 à Halifax au Canada, il était docteur en droit et en lettres, Président d’Université. Il  a excellé dans le droit criminel et a beaucoup travaillé et milité contre la discrimination au Canada, en oeuvrant pour l’ouverture des écoles pour les Noirs. Il encouragea également l’éducation des jeunes noirs.  Brillant avocat spécialisé dans les affaires militaires et criminelles. Il estima que la meilleure manière d’aider les Noirs est l’éducation et créa des instituts d’agronomie notamment. Mais ses activités ne furent pas au goût de tout le monde et il fut tué en 1915 à l’âge de 39 ans.

 Plus près de nous est le Malien Cheik Modibo Diarra qui se définit lui-même comme un soldat du développement de l’Afrique.

 Astrophysicien à la Nasa, il y est célèbre par sa participation scientifique remarquable.

En 2006, interviewé,  il dit en substance : «  Les organismes internationales s’émeuvent de la fuite des cerveaux tout en volant les cerveaux africains…..Nous bénéficions d’une jeune génération qualifiée, malheureusement pas en mesure, en Afrique, de faire valoir ses compétences…L’Afrique dispose aujourd’hui de nombreux jeunes très compétents, tout à fait capables d’utiliser ces technologies comme leurs homologues du monde entier, mais ils vivent dans un environnement où les investissements n’ont pas suivi ni dans les infrastructures ni dans les recherches… »

Ce qui revient à ce que nous avons dit plus haut : l’intelligence n’est pas liée à la couleur de la peau, mais aux conditions de vie et  de développement…

 Le dernier exemple dont nous voulions vous entretenir est celui de ce jeune Sud Africain qui avait quitté les bans de l’école à l’âge de 14 ans parce que ses parents n’avaient  pas eu les moyens de lui faire poursuivre les études. Puis ses parents disparus trop tôt, il s’était retrouvé dans la rue, dormant sous les ponts. Il menait une vie de SDF. Il  obtint le poste de jardinier de l’école de médecine de la ville du Cap. Il n’avait jamais étudié la médecine, mais curieux, il apprit rapidement en suivant les techniques de greffe sur les chiens et les porcs.  Tout en continuant à dormir dans la rue.  Il se perfectionna  en assistant aux expertises sur les animaux. Il se transforma et fut pris par le  docteur BARNARD dont il intégra l’équipe, tous des Blancs sauf lui. En 1967 il greffa Louis W. Une première greffe de cœur qui fut saluée par le monde entier, mais il ne pouvait figurer sur la photo que le monde entier découvrit. A l’époque de l’apartheid, il aurait été arrêté et fusillé pour avoir touché le sang d’un Blanc et l’équipe du Docteur aurait été accusé  complicité.

 Tout le restant de sa vie il opérait dans la clandestinité et enseignait la chirurgie à des étudiants qui l’appréciaient énormément.. Il ne put  s’offrir un logement correspondant à ses compétences reconnues et appliquées et vivait donc dans une baraque sans lumière électrique ni eau courante dans un ghetto de la périphérie de la ville. Il n’avait qu’un salaire de technicien  Le maximum que devait percevoir un Noir sous l’apartheid.

Après la disparition de l’apartheid, il reçut une décoration et un diplôme de médecin Honoris Causa, mais n’a jamais réclamé pour les injustices dont il a souffert durant sa vie.

Après 40 ans de chirurgie et d’enseignement, il se retira avec une pension  de 275 dollars par mois. Il s’appelait….. Docteur HAMILTON..NAKI..

 4 - Guérir les blessures de l’histoire

« Le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence » a dit Elie WEISEL, prix Nobel de la paix cité par Doudou DIENE  dans Sources Unesco N° 99 de Mars 1998.

La préservation de la mémoire de la traite négrière est d’une importance capitale en rapport avec  à la taille du préjudice.

L’efficacité de cette préservation repose sur son enseignement, sa diffusion sur des supports qui traversent les temps pour aller de génération en génération afin que ce génocide perpétré à travers des siècles et par delà les continents ne se reproduise plus jamais.

Les blessures engendrées par la traite négrière  sont  gravées dans les mémoires. Et  « Ces mémoires blessées  sont le dépositaire de souffrances et d’injustices subies par des individus, des groupes et des nations qui ont été victimes d’agressions majeurs, de traumatismes et de deuils, récents ou anciens, causés par d’autres individus, groupes ou nations… » Propos recueillis par Mike BROWN. Au cours du « Débat autour de l’insécurité humaine » dans la revue « Changer International N° 333 de Septembre-Octobre 2008.

Aux yeux de ces victimes , tout comme à nos propres  yeux aujourd’hui, avec le recul et les progrès accomplis par la science, rien, encore moins une référence éthique ne saurait justifier ces actes.

La paix réelle

La paix  qui pourrait résultée de ce crime intra planétaire commis ne pourrait résulter que de la remontée à la surface des actes posés, de leur étude approfondie  pour compréhension.

Une réelle explication fournie par les archives et les mémoires des victimes sur les faits  permettront aux descendants des deux parties de mieux cerner l’enjeu de la paix réelle.

Cette gestion de la paix réelle consiste également à œuvrer à la reconnaissance  définitive et permanente de ce fléau qu’a connu l’humanité.

Le pansement des blessures sera effectué par la vigilance, gardienne de la paix réelle qui  devra veiller, traquer, dénoncer  et punir toute volonté négationniste ou révisionniste de ce crime que constitue la traite des êtres humains. Ceci, afin que le bourreau ne puisse  pas tuer une seconde fois par le silence.

Cette police du pansement des blessures s’appliquera  à toute individu  quel que soit son rang social .

Ainsi, face à James WASTON illustre prix Nobel en 1962 pour avoir découvert avec François CRICK la structure en double hélice de l’ADN, lorsqu’il affirme que « les Africains sont moins intelligents que les occidentaux », un simple sourire amusé ne doit pas suffire en pensant qu’il est peut-être devenu sénile avec l’âge. Car le tollé suscité par ses propos négationnistes n’ont pas été à la hauteur de sa provocation. Encore moins  lorsqu’il ajouta à propos de l’égalité des humains  « les gens qui ont des employés noirs découvrent que ce n’est pas vrai »Cf. Canard Enchaîné du mercredi 24 Octobre 2007.

 5 - Contre le droit au racisme.

 Un homme politique suisse d’avant guerre, libéral et chrétien, défendant les bienfaits du colonialisme, professait dans l’approbation générale que « l’égalité entre Noirs et Blancs reviendrait à donner les mêmes droits aux chimpanzés et au directeur du cirque… » Cf. le journal de Genève (Suisse) LE  TEMPS  du vendredi 24 Mars 2000. Nul ne peut considérer ces propos comme une simple opinion. Car « une simple opinion n’existe pas. Elle est comme un oiseau en cage qui  ne demande qu’à s’échapper pour rejoindre le grand air de la vie sociale », a commenté William OSSIPOW, professeur à l’Université de Genève  pour qui « il n’existe pas de droit au racisme, même dans l’intimité »

Cet oiseau en cage est enfermé parfois en certaines personnes insoupçonnables.

 Ainsi, lors des élections présidentielles aux Etats Unis, cherchant le soutien Du Sénateur  Ted KENNEDY pour sa femme Hillary, Bill CLINTON lui aurait dit au téléphone : « Il y a quelques années, ce type (OBAMA) nous aurait servi notre café » Cf. Canard Enchaîné mercredi 20/01/2010.

De tels propos devraient êtres stigmatisés car leur gravité tient du fait qu’ils viennent d’un ancien président, considéré comme garant des valeurs  morales de la société.

La psychologie de l’effacement est  tout ce système de conscientisation et de vigilance qui doit consister à observer un rejet de toute banalisation du mépris de l’autre. Fonctionnant dans les deux sens, elle doit nous rappeler à tout moment que l’autre en face  de nous est un être humain comme nous.

 6 - L’étude des pages de notre histoire.

Enseigner l’histoire dans les établissements scolaires participe de l’entretien de la mémoire collective. Mais faire abstraction d’une grande partie de cette histoire de l’humanité revient à l’occulter et en définitive à la tronquer. Et ce vide pourra être ressenti comme la deuxième  tuerie du bourreau par le silence pour reprendre l’expression du prix Nobel E. Weisel.

Relire ensemble ces pages de l’histoire de l’humanité serait une sorte de réparation même si ces pages ne sont que trop sombres.

Alors, il faut étudier pour comprendre réellement ce qui s ‘était passé. Comprendre pour se rassurer sur pourquoi ce qui s’est passé à pu se produire. Se rassurer pour se former. Puis se former pour désormais regarder l’autre en face non plus avec des doutes,des accusations ou des sentiments de culpabilité mais avec la connaissance d’éléments pouvant permettre une réelle réparation.

Lorsque ce travail sur soi aura été fait notre nouvelle vision des choses de la vie nous permettra de décrypter les faits et les évènements dans un tout autre état d’esprit.

7 - Le pardon

 Le pardon étape ultime, est indispensable  dans toute démarche de psychologie en rapport avec tout traumatisme surtout celui de la taille de la traite des esclaves dont les auteurs  ont semblé forcer un peu sur la duré.

Il a fallu un travail de longues années par les descendants d’esclaves à travers leurs organisations avant que l’ONU ne se résolve à organiser la Conférence Mondiale de Durban  en Août-Septembre 2001. A cette Conférence, il a été demandé le pardon qu’attendaient les victimes. Le pardon de celui qui le demande étant considéré comme une reconnaissance de sa faute. L’accord sur la réparation n’a pas encore abouti. Mais un grand pas avait été franchi.

Cette démarche mondiale permettra désormais d’avoir une approche des faits. Les Noirs américains  qui auront entre les mains le dossier criminel sur l’utilisation de 400 Noirs comme cobayes pour étudier « La progression « naturelle » des maladies vénériennes en l’absence de soins » n’auraient plus la même réaction qu’avant le pardon. Cette étude eut lieu de 1932 à 1972. Il s’agissait de la syphilis et en l’absence de traitement à la pénicilline, la maladie a fait des ravages atteignant femmes et enfants. Aujourd’hui, la mortalité infantile est deux fois plus élevée dans la population noire que chez les Blancs. Les 8 survivants âgés de 87 à 109 ans se sont rendus à Washington pour la cérémonie des excuses présidentielles. Le président était Bill Clinton. Cf. Impact Médecin Hebdo N° 367 du 23/05/1997 à la page 21.

C’est en cela que nous disions plus haut que le peuple noir sud africain  nous a gratifié d’une belle leçon d’humanité. Le pardon accordé à la minorité blanche encore vivante dans le présent des faits incriminés est une démonstration de haut niveau de la psychologie de l’effacement. Les larmes publiquement versées par les membres de la commission « Vérité et Réconciliation », le prix Nobel de la paix, Mgr Desmon TUTU en tête,  a été une preuve de la douleur que l’on peut éprouver en acceptant réellement  le pardon. Le peuple noir sud africain a offert à l’humanité toute entière, l’exemple individuel et collectif à la fois de l’effacement psychologique.

8 - L’effacement.

 Nous ne rangeons pas dans cette rubrique une invitation à faire le vide dans sa mémoire sur les atrocités qui ont été commises pendant des siècles et dont les survivances nous sont dévoilées de nos jours encore et chaque jour avec son lot. Car on ne peut pas demander aux victimes d’effacer de leur mémoire le traumatisme subi.

 La traite des esclaves a été un gigantesque génocide où ont pris part individuellement ou collectivement, des gens de tous les milieux et de tous horizons.

Jean Paul II à Gorée en 1992 au nom de l’église catholique a pris sa part à l’effacement en déclarant : « Pendant toute une période de l’histoire du continent africain, des hommes, des femmes et des enfants noirs ont été (…) arrachés à leur terre, séparés de leurs proches, pour être vendus comme des marchandises.

Ces hommes, ces femmes et ces enfants ont été victimes d’un honteux commerce auquel ont prit part des personnes baptisées mais qui n’ont pas vécu leur foi. Comment oublier les énormes souffrances infligées, au mépris des droits humains les plus élémentaires, aux populations déportées du continent africain ?

 L’effacement consiste donc pour la victime à recevoir, accepter et intégrer réellement le pardon qui lui est présenté, demandé. Ce qui revient à l’accorder.

En accordant le pardon à celui qui le demande, les deux parties se trouvent ainsi réunies dans une lévitation qui apporte la paix intérieure à chacun.

Ce qui doit se traduire  par l’évacuation de tout complexe ; de supériorité pour le Blanc et d’infériorité pour le Noir.

 En vivant ainsi  au quotidien l’effacement devenu un état d’esprit, le jeune noir diplômé qui se verra refuser un poste auquel correspondent  pourtant ses compétences n’en gardera point ni amertume ni déprime. Mais une force pour rebondir en ayant foi que Blancs et Noirs sont égaux non pas simplement sur les papiers mais aussi et surtout dans la réalité, y compris dans la réalité quotidienne. Et que cette vérité devrait être intégrée dans le mental de chacun. Donc ce jeune noir est en droit de penser que c’est le chef d’entreprise blanc qui vient de le recaler qui a un retard  psychologique sur l’effacement.

 En 2001 pendant mon séjour à Durban pour la Conférence mondiale de l’ONU contre le racisme, lorsque à  Johannesburg un jour, j’ai pris mon ticket de bus  pour aller à Maputo au Mozambique tôt le matin en même temps que des Noirs, j’ai été surprise de me voir toute seule monter et m’installer à une place de mon choix, les autres attendant encore dehors pour des raisons que je ne connaissais pas.

C’est longtemps après l’arrivée d’autres passagers blancs, qui eux sont montés immédiatement choisir leurs places avant que les Noirs ne montent s’installer que j’ai compris.  J’ai compris que ces Noirs avaient un retard psychologique sur l’effacement.

Au cours de notre trajet de 400 Km environ, en conversant avec mon voisin de siège, il m’apprendra que le même phénomène s’observe parfois à l’Université. Certains  étudiants noirs attendent que des étudiants blancs entrent en Amphi choisir leurs places avant d’occuper le reste des bancs. Cela se passait en 2001 alors que l’apartheid était aboli depuis 1990 et que Tabo M’BEKI avait succédé à Nelson MANDELA comme deuxième président noir de l’Afrique du Sud.

Nous devons admettre que la psychologie de l’effacement est un travail sur soi individuel et collectif, difficile, certes, mais nécessaire pour que s’instaure dans nos sociétés une paix intérieure pour chacun et une paix durable pour tous.