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Du 7 au 19 mai 2012, l'association vauréalienne "Soleil d'Afrique" organisait, dans le cadre de la commémoration de l'abolition  de l'esclavage, une série de manifestations dont l'un des temps forts a été la conférence/débat sur le thème : Les effets psychologiques de l'esclavage, qui se tenait au cinéma Antharès de la commune de Vauréal.

L'association "Soleil d'Afrique" a bien voulu associer notre réseau, le réseau "Entreprenariat, Diversité et Intégration" à l'animation de cette conférence. Plusieurs membres de notre réseau ont donc participé activement à cette conférence :

- Eugénie DOSSA-QUENUM, chercheuse indépendante et écrivaine : conférencière,

- Olivier CHANTALOU, ingénieur et chef d'entreprise, animateur

- Clotaire SAULET SURUNGBA, enseignant et écrivain, animateur

- Komlan Rigobert MISSINHOUN, ingénieur et chef d'entreprise, animateur

 

CONFERENCE 

 LES  EFFETS  PSYCHOLOGIQUES  DE  L’ESCLAVAGE

 


INTRODUCTION

 La traite négrière qui a alimenté le commerce triangulaire à travers tous les continents a fait plusieurs dizaines de millions de victimes. C’était un système économique savamment élaboré par les gouvernements occidentaux dont l’application a nécessité des codifications et des lois pour l’institutionnaliser par delà les frontières.

La brutalité des méthodes utilisées pour dompter et asservir les esclaves, ainsi que la théorisation idéologique et religieuse du système ont laissé des traces psychologiques que traînent encore les descendants des victimes de génération en génération.

Après un bref rappel de l’histoire de l’esclavage, nous nous attarderons un peu plus sur ses effets psychologiques en relevant les arguments pseudo-scientifiques qui ont soutenu les théories et les justifications de l’esclavage.

Nous terminerons par quelques mots sur la réparation indispensable à la thérapie du traumatisme subi par les victimes et dont souffrent encore les descendants.


 

I - BREF  RAPPEL DE L’HISTOIRE DE  L’ESCLAVAGE

 

L’esclavage, c’est lorsqu’ un système de société est en place pour asservir, voire avilir à tout point de vue un ou plusieurs individus  de cette société par des membres de cette même société.

Le système esclavagiste a fait son apparition dans l’antiquité après que les hommes vivant initialement sous forme primitive et se mariant par hordes, aient suffisamment évolué pour s’organiser en société.

Ensuite, il a laissé sa place à la société féodale où les esclaves avaient fait place aux serfs sous les seigneurs féodaux.

 

A l’étape de la société bourgeoise en concomitance avec le développement économique , les paysans et les serfs devenus ouvriers n’étaient plus taillables ni corvéables à merci, mais pouvaient échanger leur force de travail contre un salaire. Les femmes et les enfants devaient aussi travailler, y compris à domicile. Tous, pour des durées illimitées d’heures par jour.

Les salaires de misère ainsi que les revenus insuffisants des travailleurs de la terre poussèrent ces derniers dans les bras des rentiers, des usuriers et des créanciers impitoyables qui  faisaient d’eux des esclaves lorsqu’ils devenaient insolvables.

C’est ainsi qu’au deuxième siècle , à Rome , par exemple, on pouvait compter 20.000 citoyens libres pour 400.000 esclaves, soit un rapport de 0.05 ou 5%.

Et si au VIème siècle on pouvait noter un trafic de Noirs vers Rome, Athènes, Bagdad et

Téhéran, ces mouvements restaient cependant sans grande influence.

 

La révolution industrielle entraînant la mutation de la société bourgeoise  en société capitaliste a créé le besoin de plus en plus  accru de mains d’œuvre.

La recherche de matières premières pour les usines a donc conduit naturellement les gouvernements européens hors de leurs frontières. Les missions d’exploration et les expéditions leur feront croiser la route des peuples de pays non encore industrialisés, mais assis sur des richesses.

Avant leur arrivée, les Africains quant à eux, achetaient et vendaient déjà entre eux, des « jeunes esclaves » qui étaient intégrés pleinement dans leurs familles d’adoption. Constituant une force de travail, ils étaient élevés selon les us et coutumes de ces familles mais ne faisaient pas l’objet d’un trafic du genre de la traite.

Pour accroître leurs capitaux et affermir leur puissance, les gouvernements européens n’hésiteront pas à réduire les peuples des pays arriérés en une nouvelle forme d’esclavage grâce à la force de leurs armes à feu sur les flèches que détenaient ces derniers.

Avec la bénédiction des hauts dignitaires de l’église catholique, les Papes en tête, ils transformeront les hommes , femmes et enfants de ces pays en objets dépourvus d’identité qu’ils marquaient au fer rouge, troquaient et vendaient à travers le monde entier .

Ce commerce intensifié des êtres humains appelé traite négrière va durer du 15ème jusqu’au 19ème siècle.

 

Les révoltes parfois sanglantes des esclaves conjuguées aux cris et aux dénonciations des abolitionnistes vont finir par avoir raison de cette honte de l’humanité qui laissera des traces visibles jusqu’à nos jours.

En effet, dès 1671, les Quakers (un groupe protestant évangélique en Amérique et en Grande Bretagne) critiquait courageusement l’institution de l’esclavage des Noirs. Et en 1807 sous la pression des abolitionnistes le vote d’une loi simultanément en Grande Bretagne et aux USA abolit le commerce des esclaves sans que ceux qui l’étaient déjà ne soient libérés.

Le philosophe et économiste allemand de la fin du 19éme au début du 20éme siècle, Werner Sombart écrivait : « Nous sommes devenus riches parce que des races entières sont mortes pour nous ; c’est pour nous que des continents ont été dépeuplés ».

Un historien de Bristol en Angleterre disait : « Il n’y a pas une brique dans la cité de Bristol qui n’ait été cimentée avec le sang d’un esclave. Domaine somptueux, vie luxueuse, domestiques en livrée provenaient des richesses tirées de la souffrance et des gémissements des esclaves, et vendus par des marchands de bristol » cité par Eric Williams, dans « Capitalisme et Esclavage », Paris, Présence Africaine, 1968 page 85.

 

Le principe de la fin de la traite consignée dans un traité  en 1815 à Vienne en Autriche ne sera confirmé que le 25 Septembre 1926 à une Convention Internationale sur l’esclavage à Genève en Suisse.

En France, « La République n’entend plus faire de distinction dans la famille humaine » a proclamé la Constitution Républicaine de 1848. Cf : Monde Diplomatique de Novembre 2001 Page 28. Alors que dans les colonies britanniques, une loi était déjà passée depuis 1833 pour libérer tous les esclaves.

Mais ce ne sera qu’en 1948 que cette interdiction sera clairement mentionnée en article 4 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (D.U.D.H.)

            Les nombreux dégâts, causés par cette situation durant ces nombreux siècles ont donc tout naturellement laissé des traces. Des traces d’autant plus difficiles à effacer que ce système s’est prolongé  sous forme de colonialisme et perdure de nos jours sous forme de néocolonialisme dont nous allons analyser les effets psychologiques.


 

             II – LES  EFFETS  PSYCHOLOGIQUES DE L’ESCLAVAGE

 

Les injustices, humiliations et privations subites par les esclaves sont telles et ont duré si longtemps que ce traumatisme semble marquer jusqu’à leurs descendants surtout leur mental. Et c’est dans le comportement et les expressions de ces derniers que se lisent les conséquences psychologiques de leur douleur.

Nous verrons les blessures anciennes et actuelles ; les séquelles et survivances de la traite, à travers le colonialisme et le néocolonialisme ; les effets psychologiques et leur réparation.

 

A – LES BLESSURES ANCIENNES ET ACTUELLES

 

            L’humanité a connu deux grandes périodes d’esclavage. La première fait partie de l’évolution naturelle en colimaçon de la société  et se situe entre la société primitive et l’avènement du féodalisme. Cette période a duré quelques centaines d’années, selon Friedrich Engels, philosophe et économiste allemand, ami de Karl Marx dans  « origine de la famille ».

            La deuxième a été une organisation inhumaine du travail mondialisé pour amener l’industrialisation naissante à son apogée.

 

a)    - Codification et institutionnalisation de la traite.

 

« Les africains exportés vers le nouveau monde fournissaient la force de travail des plantations coloniales, plus rarement celle des mines dont les produits – Or, argent et surtout sucre, cacao, coton, tabac alimentèrent très longtemps le négoce international » a écrit Mr. Elikia M’Bokolo, Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, dans le Monde Diplomatique N° 529 d’Avril 1998, à la page 16.

Le système était bien huilé et si  bien rentable pour les économies des pays européens qu’il fallait lui donner des cadres juridiques afin d’en assurer la perpétuation. Puisque par ailleurs ce système constituait la forme la plus répandue de l’organisation du travail de la planète.

C’est Colbert qui promulgua le « Code Noir » définissant le statut juridique des esclaves en 1685. Cependant, « Avant la publication du « Code Noir », les esclaves étaient déjà considérés à tous effets transactionnels, testamentaires et fiscaux comme des biens meubles… » écrit Louis SALA-MOLINS, professeur de philosophie politique à Toulouse II, dans son livre intitulé  «  Le Code Noir ou le calvaire de Canaan » à la page 178.

            Le Code Noir est le nom donné dans les îles françaises de l’Amérique à l’ordonnance du roi Louis XIV du mois de Mars 1685, touchant la police des îles et ce qui doit s’y observer principalement par rapport aux nègres selon le dictionnaire de Jacques SAVARY  1723

Ce code stipule en son article 44 : « Déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté… »à la page 178

On peut y lire aussi à l’article 12 que « les enfants qui naîtront de mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves, et non à ceux de leur mari, si le mari et la femme ont des maîtres différents ».page 114.

Enfin à la page 157, l’article 33 nous apprend que « Si par accident involontaire, un esclave, en se défendant contre les violences de son maître, avait le malheur de le blesser, il serait brûlé vivant ».

Tout était mis en place pour que l’esclave dans tous les cas soit condamné d’avance. Il en était de même  chez les Anglo-saxons où les esclaves n’étaient pas mieux traités.

            Nous savons que les belles femmes esclaves étaient courtisées de nuit par leur propriétaire lorsqu’elles n’étaient pas tout simplement violées. De ces relations secrètes naissaient de multitudes d’enfants métis qui devenaient une part importante de la population esclave.

            Un gouverneur demandant à partir de quelle génération les « sangs-mêlés » pouvaient rentrer dans la classe des Blancs et être exemptés de capitation, reçut cette réponse du ministre de la marine : « Il faut observer que tous les esclaves ont été transportés aux colonies comme esclaves, que l’esclavage a imprimé une tâche ineffaçable sur toute leur postérité, même sur ceux qui se trouvent d’un sang-mêlé ; et que , par conséquent , ceux qui en descendent ne peuvent jamais entrer dans la classe des Blancs. Car s’il était un temps où ils pourraient être réputés blancs, ils jouiraient alors de tous les privilèges des Blancs et pourraient, comme eux, prétendre à toutes les places et dignités, ce qui serait absolument contraire aux constitutions des colonies » Code Noir page 195.  

            Les conditions inhumaines de travail dans les champs ainsi que l’alimentation défectueuse faisaient périr nombre d’esclaves, mais les auteurs de ces méfaits étaient couverts par le « Code Noir », les esclaves n’étant pas considérés comme des êtres humains.

La traite avait permis aux gouvernements européens de développer leur économie jusqu’à leur apogée. C’est la raison pour laquelle ils l’avaient codifiée ouvertement, en ce qui concerne la France ou institutionnalisée implicitement en ce qui concerne la Grande Bretagne, la Hollande, l’Espagne, le Portugal et les autres.

Même le Pape Nicolas V avait autorisé le roi du Portugal à conquérir les terres et à pratiquer « le juste commerce des païens Noirs » en 1454.

Ainsi, l’Eglise avait béni l’assimilation des êtres humains à des objets et de ce fait encouragé leur maltraitance.

            Et dire que le Code Noir , est « l’œuvre de Colbert , inspiré à la fois de la Bible et du droit  romain, du christianisme et du droit canonique, a écrit Louis SALA-MOLINS professeur de philosophie politique à l’Université Toulouse II en citant PEYTRAUD  page 438.

Tout s’était passé à l’époque comme si les Indiens, les Amérindiens et les Africains rencontrés dans leur propre espace de vie n’avaient ni biologie, ni culture ni âme.

 

 

            b- Les blessures profondes et les séquelles de la traite

1-    Les mauvais traitements

Nous allons donner une bref aperçu de la manière dont étaient traités les esclaves par une citation du livre de Leon BLOY, livre intitulé :  « La France et le sang des Africains. ». Citation faite par Tovalou K : « …Pour ne parler que des colonies françaises, quelle clameur si les victimes pouvaient crier (…). Pour si peu qu’on soit dans la tradition apostolique de Christophe Colomb, où est le moyen d’offrir autre chose qu’une volée de mitrailles aux équarisseurs d’indigènes, incapables, en France, de saigner le moindre cochon, mais qui, devenus magistrats ou sergent-majors dans les districts fort lointains, écartèlent tranquillement des hommes, les dépècent, les grillent vivants, les donnent en pâtures aux fourmis rouges, leur infligent des tourments qui n’ont pas de nom, pour les punir d’avoir hésité à livrer leurs femmes ou leurs derniers sous.

Et cela c’est archi-banal, connu de tout le monde, et les démons qui font cela sont de fort honnêtes gens qu’on décore de la Légion d’honneur et qui n’ont pas même besoin d’hypocrisie. Revenus avec d’aimables profits, quelques fois avec une grosse fortune, accompagnés d’une longue rigole de sang noir qui coule derrière eux ou à côté d’eux, dans l’invisible – éternellement ; -ils ont écrasé tout au plus quelques punaises dans de mauvais gîtes, comme il arrive à tout conquérant…. »

 

                        2- L’abandon des bagages culturels d’origine

 Les esclaves ne devaient plus porter leur nom ni leur prénom. Ce qui est un acte préjudiciable pour un individu que l’on dépouille consciemment de son identité. Les esclaves ne devaient porter désormais que le nom du propriétaire qui les avait achetés.

De même, ils devaient renoncer à leur croyance d’origine. Ils étaient également privés de toute liberté de pensée, d’action et de mouvement. Leur langue d’origine finit également par disparaître avec le temps.

 

-         3 -les préjugés raciaux :

 

L’esclavage a créé ce qu’on appelait aux XVIII éme et XIX éme siècles, le préjugé de couleur : une hiérarchie des couleurs de peau avec à son sommet la couleur blanche.

 

            Le racisme est donc le refus de reconnaître l’existence de l’autre qu’on décrète inférieur à soi. Cette notion ne repose sur aucune donnée scientifique ni génétique.

Seule la mélanine permet de faire la différenciation entre Noir et Blanc. En effet, la mélanine est un pigment brun foncé qui donne la coloration normale (pigmentation) à la peau, aux cheveux et à l’iris (des yeux). (Petit Robert)

            La mélanine est simplement très abondante chez les individus à peau noire. Son absence congénitale entraîne l’albinisme. Les albinos se trouvent par conséquent dépourvus de la pigmentation de la peau. Et cette dépigmentation peut se produire aussi bien chez certains Noirs que chez certains Blancs.

Par contre, la présence pathologique de la mélanine provoque le cancer de la peau qu’on appelle Mélanome qui peut apparaître aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs.

Peut-on alors conclure que c’est l’ignorance qui induit certains individus en erreur lorsqu’ils manifestent ce sentiment de mépris ou de racisme vis-à-vis de leur prochain ?

 

Il a fallu que « des savants allemands démontrent scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand » …pour diminuer la frénésie des théoriciens de la supériorité des Blancs sur les Noirs.  Cf. Georges Clemenceau, « Réponse à Jules Ferry », chambre des députés, Paris , 30 Juillet 1885. Dans le Monde Diplomatique de Novembre 2001 P.28.

Georges Clemenceau qui par ailleurs au cours de ce long discours prononcé, en réponse à la plaidoirie de la politique de Jules Ferry sur la supériorité de la race blanche sur la race noire,  pourfendait l’inanité de la colonisation jusque dans son principe : «  Non, il n’y a pas de droit des nations dites supérieures contre des nations inférieures. » Il appuya sa thèse par les cultures indiennes, chinoises (Hindous, Conficius) ainsi que leurs civilisations pluri-millénaires.

 

                             4- La discrimination

Un code, appelé « EBONI » inscrit sur le dossier de demande de logement d’un étranger, particulièrement un demandeur noir de peau, autorise officieusement le responsable administratif du dossier à le jeter à la poubelle sans obligation de justification.

            Le refus d’embaucher un postulant noir de peau à un poste que satisfont pourtant ses compétences est à classer dans cette rubrique.

            Les contrôles intempestifs des papiers au faciès par la police nationale aussi.

 

-         5- Le déni d’intelligence

La notion d’intelligence est une notion tout à fait relative. Elle n’est pas liée à la couleur de la peau. Sauf les cas de crétinisme, tous les êtres humains naissent intelligents. Ce qui les différencie par la suite est essentiellement, l’environnement au sein duquel ils vont grandir et évoluer, ainsi que les conditions de vie qu’on leur offrira pour développer leur intelligence.

Aussi, lorsque James WASTON, illustre Prix Nobel en 1962 pour avoir découvert avec François CRICK la structure en double hélice de l’ADN, affirme que « les Africains sont moins intelligents que les occidentaux », un simple sourire amusé ne doit pas suffire en pensant qu’il est peut-être devenu sénile avec l’âge. Car le tollé suscité par ses propos négationnistes n’ont pas été à la hauteur de sa provocation. Encore moins lorsqu’il ajouta au sujet de l’égalité des humains « les gens qui ont des employés Noirs découvrent que ce n’est pas vrai » Cf. Canard Enchaîné du mercredi 24 Octobre 2007.

            Pour démentir ces préjugés et idées reçues, nous allons évoquer quelques cas intéressants.

1-     Le général Toussaint LOUVERTURE. (1743-1803)

Né à Haïti d’un père esclave venu du Dahomey l’actuel Bénin, il a pu mettre en déroute les armées de la couronne britannique et infliger une humiliation au puissant Bonaparte Napoléon invincible pendant ses guerres en Europe. C’était en 1797. Ce fut lors de la libération des esclaves de l’île et de la proclamation historique de son indépendance que fut lancer pour la première fois le mot d’ordre « Liberté et Egalité ». Plus tard, le mot « Fraternité » y sera rajouté pour toute la France. Le monde découvrait pour la première fois un génie militaire noir.

 

2-     Le chevalier de Saint-Georges (1739-1799)

Né d’une mère esclave Sénégalaise et d’un père planteur noble d’origine picarde Guillaume Pierre Tavernier de Boulogne.

Doué de talents multiples, il était le meilleur escrimeur, danseur, violoniste et compositeur. En 1775, l’Almanach musical qualifiait sa formation de « meilleur orchestre pour les symphonies qu’il y ait à Paris, et peut-être dans l’Europe »…Nommé Directeur de l’Opéra royal par Louis XVI…

Après le triomphe de la révolution française en 1789, la Convention décréta l’abolition de l’esclavage pour la première fois le 4 Février 1794.

Napoléon en le rétablissant en 1802 , fit brûler les œuvres de création musicale du Chevalier de Saint-Georges, œuvres comparées à celles de Mozart. Afin dit-il qu’on ne puisse pas dire un jour que le cerveau d’un Noir ait des capacités comparables à celles du cerveau d’un Blanc.

 

3-      Abraham HANIBAL

Né en 1696 à Logone au Nord du Cameroun, il fut raflé et vendu à l’âge de 7 ans.

Après un périple par Constantinople où il fut page du Sultan Ottoman Ahmed III, il sera recueilli par le Tsar de Russie Pierre le Grand dont il devint le fils adoptif. Le Tsar lui fit faire des études brillantes en France. Son génie créateur aidant, il devint l’une des plus importantes personnalités de l’empire russe. « Il fut directeur général des fortifications, et chef du corps des Ingénieurrs, auteur de deux traités de géométrie et de fortification destinés aux élèves ingénieurs. Il introduisit l’enseignement de l’architecture civile dans les écoles d’ingénieurs militaires de Russie. » Cf L’aïeul noir de Pouchkine de Dieudonné Gnammakou (Historien et écrivain).

Génie militaire, Mathématicien, Fortificateur et Hydraulicien, Abraham HANIBAL mourut en 1781 à l’âge de 85 ans.

            Son petit-fils Alexandre POUCHKINE (1799-1837) fut à son tour le fondateur de la littérature russe moderne.

 

            4- James Robinson JOHNSTON, métis né en 1876 à Halifax au Canada. Il était docteur en droit et en lettres et président d’Université.

Il estima que la meilleure manière d’aider les Noirs est l’Education et créa des Instituts d’Agronomie notamment. Il a excellé dans le droit criminel et a beaucoup travaillé et milité contre la discrimination au Canada. Mais ses activités ne furent pas du goût de tout le monde et il fut assassiné en 1915 à l’âge de 39 ans.

 

            5 – Plus près de nous est le Malien Cheik MODIBO DIARRA qui se définit lui-même comme un soldat du développement de l’Afrique.

Astrophysicien à la Nasa, il y est célèbre par sa participation scientifique remarquable.

En 2006, interviewé par la presse, il dit en substance : « Les organismes internationales s’émeuvent de la fuite des cerveaux tout en volant les cerveaux africains. Nous bénéficions d’une jeune génération qualifiée, malheureusement pas en mesure, en Afrique, de faire valoir ses compétences. L’Afrique dispose aujourd’hui de nombreux jeunes très compétents, tout à fait capables d’utiliser ces technologies comme leurs homologues du monde entier, mais ils vivent dans un environnement où les investissements n’ont pas suivi ni dans les infrastructures ni dans les recherches… »

Ce qui revient aux idées que nous avons exposées plus haut, à  savoir que l’intelligence n’est pas liée à la couleur de la peau, mais bel et bien aux conditions de vie et de développement.

 

            Les travaux des chercheurs allemands (STRASBURGER) ont décrit les chromosomes pour la première fois en 1875. Et depuis, les recherches ont montré que l’Homme possède 23 paires de chromosomes soit 46 au total, qu’il soit Blanc ou Noir.

            Les découvertes plus approfondies ont prouvé depuis ce temps que l’espèce humaine possède un patrimoine génétique unique qui le différencie des autres espèces animal et végétal. Notamment par son Acide Désoxyribonucléique (ADN), et son Acide Ribonucléique (ARN).

            Il existe donc une et une seule race humaine et l’Homo Sapiens est un et un seul.

Et jusqu’à nouvel ordre, Blancs et Noirs appartiennent à la même race.

Signalons en passant qu’aucune séquence correspondant à l’intelligence n’a encore fait l’objet de découverte. Par conséquent, les préjugés raciaux ainsi que le déni d’intelligence tout comme les railleries avilissantes et humiliantes qui les accompagnent sont une forme de blessures anciennes et actualisées à dessein afin de maintenir en permanence le Noir dans une posture du diminué.


 

            B- les ressentis des descendants d’esclaves et des esclavagistes

Les ressentis liés aux traumatismes sont nombreux. Et on peut citer entre autres :

 

1- Le complexe permanent de supériorité que continuent encore d’éprouver un « Béké » de nos jours dans les îles du Caraïbe et son homologue « Oreilles ou Oreilloles de l’île de la Réunion. Mais également celui d’infériorité qu’éprouvent les descendants des victimes qui continuent de désigner leurs compatriotes par ces substantifs.

 

2- La culpabilité partagée par les uns et les autres des deux côtés relève d’une manifestation psychologique d’un traumatisme non réparé.

 

3- La crise identitaire.

Parmi les ressentis dénombrés, la crise identitaire est l’un des plus importants notés. « 150 ans après l’abolition de l’esclavage, le Martiniquais éprouve encore un grand malaise à exprimer son passé historique et c’est souvent avec une certaine gène qu’il envisage sa filiation avec l’Afrique », a écrit Richard CHATEAU-DEGAT pour la quatrième couverture de son livre intitulé « La Traite Des Noirs de l’Afrique à l’Amérique.

« Autant dire que le préjugé racial, le complexe d’infériorité, la honte de sa propre « noirceur » et de son africanité restent plus présents qu’on ne veut souvent l’admettre chez nous » a-t-il ajouté.

Mais ce constat n’est pas valable que pour les Martiniquais ni pour les Guadeloupéens. Il est également bien valable pour tous les individus de peau noire auxquels on a fait croire pendant des siècles que non seulement la noirceur de leur peau les met d’office hors du genre humain, mais particulièrement que leur cerveau ne recèle pas les mêmes attributs de la matière grise que le cerveau des Blancs.

 

4- Le sentiment de rejet

Le métissage massif est une conséquence de l’esclavage. La domination des maîtres sur leurs esclaves dans les îles et colonies autorisait également ces derniers à se soumettre les femmes noires appelées négresses avec lesquelles ils avaient de nombreux enfants métis sans qu’aucun mariage ne soit consenti. Certains de ces enfants souffrent des difficultés à les ranger franchement dans la société ni parmi les Noirs , ni parmi les Blancs. Ces souffrances engendrent des malaises qui se transmettent de génération en génération.

 

5- L’agacement par la présence des populations immigrées

Au temps de la traite, les esclaves n’étaient pas seulement vendus pour aller travailler dans les mines et les plantations. Ils étaient également achetés par tous ceux qui en avaient les moyens et chacun en avait un ou deux, voire dix ou plus selon l’usage qu’il désirait en faire.

Les familles bourgeoises, les bouchers, les tailleurs, les boulangers en faisaient l’acquisition soit pour le ménage à leur domicile, soit à leur atelier comme ouvriers sans que le salaire suive.

Par ailleurs, pour les hommes de la haute société, cela faisait bien d’avoir une maîtresse noire. Tandis que certains en faisaient le petit commerce. C’est le cas de quelques philosophes du siècle de lumière. Ainsi « Quand Chateaubriand mourut en 1794, il lui restait 150.000 livres d’arriérés à percevoir, non compris les intérêts accumulés » selon R Château-Degat à la page 140 de son livre.

C’était au XVIIIéme siècle. Aujourd’hui, nous en sommes au XXIéme et rien ou presque ne change pour les populations de ces pays autrefois ravagés et vidés par razzia et déportation de leurs valeureux fils de force. Aujourd’hui donc, c’est l’instinct de survie qui pousse les demandeurs d’asile économique et politique à prendre la direction des pays d’Europe. Officiellement ou clandestinement.

« Pour les sociétés européennes donc, la conséquence lointaine d’avoir déporté des êtres humains est aujourd’hui une présence physique d’une population émigrée composée des ressortissants des « vieilles colonies ». Et aucune loi n’arrive à endiguer ce phénomène qui ira en s’amplifiant. » Cf : Albert M’Paka dans « exposé sur la Commémoration de la Mémoire de l’esclavage.

 

6-      Des manifestations du syndrome de schizophrénie

Il s’agit de la forme psychique de ce mal qui se manifeste par la désintégration de sa personnalité et par le divorce avec la réalité. Les comportements singulier et de foule induits par cette souffrance se lisent dans la violence verbale ou physique.

A force d’entendre dire « qu’il est moins que rien », le destinataire de ces paroles finit par y croire et accepte passivement sa propre dévalorisation. Par contre lorsque l’occasion d’une confrontation se présentera à la suite d’un différend, sa riposte serait disproportionnée, dépassant les limites attendues.

C’est pourquoi au cours des conflits sociaux en France, par exemple, en observant parfois les syndicats d’Outre-Mer au cours de leurs manifestations pourtant légitimes contre la vie chère, ils donnent l’impression de cumuler leur cri d’étouffement lié aux séquelles de l’esclavage qu’ils vivent encore avec les revendications corporatistes ; leurs homologues de la Métropole n’ayant pas ces contentieux parmi leurs préoccupations.

 Face à cette même situation, d’autres anciens esclaves ou descendants pourraient demeurés éteints, ayant trop intégré le sentiment de nullité seriné. Ils tiennent la désintégration de leur personnalité pour acquis et irréversible, sans espoir de se défendre, même si on leur signifie la fin de leur calvaire.

Nous avons eu l’occasion de vivre ce cas en Afrique du Sud lors de la conférence mondiale de l’ONU contre le racisme en 2001 tenue à Durban.

En prenant mon ticket de transport à Johannesburg un jour pour aller à Maputo au Mozambique, les Noirs Sud Africains qui avaient eux aussi leurs tickets ne sont pas montés dans le bus alors que moi j’ai été m’installer à une place de mon choix.

Mes voisins de siège m’expliqueront plus tard qu’ils avaient attendu que les Blancs aillent d’abord choisir leur place assise. Cela se passait en 2001 alors que l’apartheid était aboli depuis 1990 et que Tabo M’BEKI avait succédé à Nelson MANDELA comme deuxième président noir de l’Afrique du Sud !

 

c- Autres aspects des effets  psychologiques

            La prolongation du système de la traite par le colonialisme puis le néocolonialisme maintient béante la plaie des blessures reçues par les victimes et leurs descendants.

« La colonisation, système d’une brutalité inouïe, s’accompagne d’une domination culturelle. Par le biais de l’école, les pays européens imposent leur langue, leur histoire et leur religion… » Cf. Réponse de Georges Clemenceau à Jules Ferry dans Manuel d’Histoire Géographie classe de 4éme : L’Europe à la conquête du monde. (Hachette 2006). « Nos ancêtres les Gaulois… » apprenait-on aux petits Africains à l’école !

Toujours dans cette réponse de Clemenceau à Jules Ferry, nous avons noté que « Pour les Etats européens, les colonies représentaient et représentent encore de nos jours, un débouché à leurs produits industriels et à leurs capitaux, ainsi qu’une zone d’exploitation des matières premières. Politiquement, la possession de colonies est l’expression de la puissance d’un Etat. Les pays européens justifient aussi leurs conquêtes par la nécessité de « civiliser » des peuples présentés comme inférieurs ».

« L’idée de la supériorité de « l’homme blanc » s’appuie sur la théorie de la « hiérarchie des races » largement diffusée par la presse, les manuels scolaires, les expositions avec leurs spectacles « indigènes ».

Les arguments fallacieux qui ont servi à la mise sous tutelle des peuples colonisés, ont été amplifiés par l’église catholique. C’est ainsi que l’on pouvait apprendre du théologien espagnol François de Vittoria vers 1532 ce qui suit : « La providence ayant créé l’Univers pour tous les hommes, nul ne peut faire obstacle à ce que tous les hommes aient libre accès aux richesses de ce monde ; de même l’Evangile ordonnant : « allez, enseignez toutes les Nations », nul ne peut légitimement faire obstacle à la prédication religieuse »…Si donc les barbares (les Indiens d’Amérique, mais par extension à tous les peuples coloniaux) font obstacle par la force au désir des étrangers de prendre leur part aux biens du pays, ceux-ci auront le droit de riposter par la force et de garantir leur sécurité en occupant le pays et en soumettant les populations ». Citation repris par Joseph Folliet dans « Le droit de colonisation ». Paris, Blond et Gay 1930.

 

Quant à Albert Sarraut, illustre théologien, il évoque en 1931 pour justifier les barbaries commises par les colons, « le droit de la colonisation à la mise en circulation des ressources que des possesseurs débiles détenaient sans profit pour eux-mêmes et pour tous »…Cf : Suret Canale Professeur d’histoire géographie dans son livre « L’Afrique Noire-L’ère coloniale 1900-1945 à la page 144 et 145.

 

C’est ce système mis en place depuis l’esclavage qui a continué à fonctionner sous la colonisation et qui perdure encore sous la néo-colonisation.

Ce qui se traduit dans les îles par les moments de tension souvent répétés entre la minorité largement aisée et la grande majorité démunie et vivant presque sous le seuil de la pauvreté.

Même situation dans les anciennes colonies devenues « indépendantes », notamment les pays africains où les néo-colons continuent de parader comme au temps de l’esclavage, en narguant les populations par leur présence dans les bases militaires françaises. L’exclusivité des richesses minières et agricoles en préférence aux mains des sociétés françaises pour une non redistribution équitable crée une frustration qui engendre la haine des peuples contre les occupants.

Cette haine s’exprime par de violentes attaques contre les ressortissants français à chaque éclatement d’émeute dans ces pays. Ressortissants que les populations identifient à leurs malheurs.

Les prises d’otages français dans certaines régions d’Afrique, devenues récurrentes sont à méditer et à classer dans cette même rubrique.


 

II-  LA REPARATION

La réparation comporte plusieurs phases toutes aussi importantes les unes que les autres.

 

1- Le Pardon

 Le pardon étape ultime, est indispensable dans toute démarche de Psychologie en rapport avec tout traumatisme surtout celui de la taille de la traite des esclaves dont les auteurs ont semblé forcer un peu sur la durée.; le pardon de celui qui le demande étant considéré comme une reconnaissance de sa faute.

En accordant le pardon à celui qui le demande, les deux parties se retrouvent ainsi réunies dans une lévitation qui apporte la paix intérieure à chacun.

Comme tout traumatisme, les blessures psychologiques de l’esclavage ont besoin d’être réparées. Cette tâche a démarré à Durban en Afrique du Sud en 2001. Le caractère de crime contre l’humanité a été retenu contre l’esclavage.

Pour la poursuivre la réparation, j’ai introduit il y a deux ans et pour la première fois, la notion de la Psychologie de l’Effacement.

 

2- La Psychologie de l’Effacement, est tout ce mécanisme de conscientisation et de vigilance qui doit consister à observer un rejet de toute banalisation du mépris de l’autre. Fonctionnant dans les deux sens, elle doit nous rappeler à tout moment que l’autre en face de nous est un être humain comme nous.

La compréhension de la psychologie de l’effacement permet une maîtrise de soi, face à tous propos ou actes de nature à raviver le traumatisme de l’esclavage.

Nous devons admettre que la psychologie de l’effacement est un travail sur soi, individuel et collectif à la fois, difficile, certes, mais nécessaire pour que s’instaure dans nos sociétés une paix intérieure pour chacun et une paix durable pour tous.

Il convient d’observer une distinction entre effacement et réconciliation. L’effacement est donc un travail dont la portée dépasse celle de la réconciliation en ce sens qu’il se poursuit dans le temps, alors que la réconciliation se trouve ponctuée.


 

 CONCLUSION

Nous allons terminer nos réflexions par les propos de Benjamin WALTER qui dans ses thèses sur le concept d’Histoire écrivait en 1940, soit quelques semaines avant sa mort ceci : « …La pire barbarie peut surgir de la plus haute culture. Du moins, si nous laissons aller l’histoire comme si elle ne dépendait pas de nous.»

 

La commémoration de l’abolition de la traite négrière participe de la réparation des effets psychologiques de l’esclavage. Par la commémoration, nous gardons notre attachement à l’histoire pour éviter qu'elle ne bégaye et manifestons de génération en génération  notre refus de voir le phénomène se reproduire. C’est aussi une manière psychologique permanente de rappeler notre attachement aux valeurs universelles qui devraient régir l’existence de l’humanité.

L’efficacité de la réparation dépend de la force de la volonté que nous mettrons à accorder le Pardon demandé pour le crime commis et surtout de l’effort que les uns et les autres feront pour sortir des survivances de ce crime contre l’humanité.

Maintenir les descendants de victimes dans une situation d’infériorité humaine comme c’est le cas dans les DOM-TOM, revient à remuer en permanence « le couteau dans la plaie » et à rendre le travail d’effacement difficile à réaliser. Maintenir les populations africaines dans une situation d’un éternel sous-développement au travers d’un néo-colonialisme asphyxiant, crée une frustration source de conflits.

Pour finir, nous devons remercier les Associations et les Organisations qui au travers d’information, de commémoration et d’éducation, participent à la psychologie de l’effacement par leurs activités. Cet effort est également entrepris depuis une dizaine d’années  par l’UNESCO où un vaste projet est en phase de réalisation. Ce projet intitulé « La Route de l’esclave » s’articule autour de trois grands axes : Vérité Historique, Mémoire et Dialogue interculturel.

Nous devons poursuivre sans relâche cet effort, afin que ceux qui ont déjà compris aident les autres à s’élever. Ainsi, ensemble, nous ne laisserons plus aller l’histoire comme si elle ne dépendait pas de nous.

 

Conférence présentée à Vauréal (95)                                      Mme Eugénie Dossa-Quenum

Le 18 Mai 2012                                                                                 Conférencière

 


 

Bibliographie

1-     Les cahiers du patrimoine ; Conseil Général de Martinique Tome III

2-     Les réalités économiques et  sociales au Dahomey – Parti Communiste du Dahomey

3-     Femmes africaines, dernières esclaves du XX éme siècle ? Eugénie. Dossa-Quenum

4-     Marianne revue hebdomadaire N° 665 du 16 au 22 Janvier 2010-

5-     Le Monde Diplomatique de Novembre 2001

6-     Haïti , Peuple Héroïque et Martyr Gilbert KOUESSI

7-     Dalhousie University Revue universitaire de Publications Canada

8-     Revue de publication de l’ Association Afrique-Antilles-Guyane de Tarn-et-Garonne.

9-     La Route de l’Esclave ; La Mémoire Affranchie  Sources Unesco N° 100  mars 1998

10- Changer International ; Lutter contre l’insécurité humaine N° 333 Sept-Oct .2008

11- Le Canard Enchaîné ; hebdomadaire satirique mercredi 24 octobre 2007

12- Le Temps quotidien  de Genève . vendredi 24 mars 2000.

13- Impact Médecin Hebdo N° 367 de Mai 1997

14- Regards africains N° 43 printemps 1999- Hebdomadaire de Genève- Suisse.

15- Le code Noir ou le Calvaire de Canaan ; Louis SALA-MOLINS – PUF

16- Le Canard Enchaîné ; hebdo du mercredi 20/01/2010

17- La Traite des Noirs de l’Afrique à l’Amérique-  Editions Lafontaine

18- Marianne revue hebdomadaire N° 680 du 30 Avril au 07 Mai 2010

19- Exposé sur la Commémoration de la Mémoire de l’Esclavage . Albert M’PAKA.

20- Différences N° 272 Revue trimestrielle du MRAP. 4ème trimestre 2009.

21- Manuel d’Histoire Géographie Classe de 4ème .Hachette 2006. « L’Europe à la conquête du Monde ».

22- France-Antilles-150éme Anniversaire de l’Abolition de l’Esclavage. Mai 1998.