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 CONCLUSION

Nous allons terminer nos réflexions par les propos de Benjamin WALTER qui dans ses thèses sur le concept d’Histoire écrivait en 1940, soit quelques semaines avant sa mort ceci : « …La pire barbarie peut surgir de la plus haute culture. Du moins, si nous laissons aller l’histoire comme si elle ne dépendait pas de nous.»

 

La commémoration de l’abolition de la traite négrière participe de la réparation des effets psychologiques de l’esclavage. Par la commémoration, nous gardons notre attachement à l’histoire pour éviter qu'elle ne bégaye et manifestons de génération en génération  notre refus de voir le phénomène se reproduire. C’est aussi une manière psychologique permanente de rappeler notre attachement aux valeurs universelles qui devraient régir l’existence de l’humanité.

L’efficacité de la réparation dépend de la force de la volonté que nous mettrons à accorder le Pardon demandé pour le crime commis et surtout de l’effort que les uns et les autres feront pour sortir des survivances de ce crime contre l’humanité.

Maintenir les descendants de victimes dans une situation d’infériorité humaine comme c’est le cas dans les DOM-TOM, revient à remuer en permanence « le couteau dans la plaie » et à rendre le travail d’effacement difficile à réaliser. Maintenir les populations africaines dans une situation d’un éternel sous-développement au travers d’un néo-colonialisme asphyxiant, crée une frustration source de conflits.

Pour finir, nous devons remercier les Associations et les Organisations qui au travers d’information, de commémoration et d’éducation, participent à la psychologie de l’effacement par leurs activités. Cet effort est également entrepris depuis une dizaine d’années  par l’UNESCO où un vaste projet est en phase de réalisation. Ce projet intitulé « La Route de l’esclave » s’articule autour de trois grands axes : Vérité Historique, Mémoire et Dialogue interculturel.

Nous devons poursuivre sans relâche cet effort, afin que ceux qui ont déjà compris aident les autres à s’élever. Ainsi, ensemble, nous ne laisserons plus aller l’histoire comme si elle ne dépendait pas de nous.

 

Conférence présentée à Vauréal (95)                                      Mme Eugénie Dossa-Quenum

Le 18 Mai 2012                                                                                 Conférencière